Akshay Venkatesh a beau être un ancien enfant prodige (on se rappelle qu’il a commencé ses études supérieures à l’âge de 13 ans et soutenu sa thèse de doctorat à Princeton à 20 ans), il a à coeur de se mettre à la portée du commun des mortels. Premier médaillé Fields à donner une conférence plénière, il livre un exposé plein de bonne volonté, prenant la peine de définir les concepts les plus incontournables, conscient de la difficulté présentée par l’approche de son domaine de recherche à ceux qui n’en sont pas spécialistes, ne serait-ce qu’à cause de ce jargon très spécifique. Lui qui se voit avant tout comme un théoricien des nombres présente des travaux touchant à la géométrie algébrique, à la topologie, et mobilisant également jusqu’aux systèmes dynamiques. A défaut de pouvoir comprendre les conjectures formulées par le lauréat, les enjeux mathématiques qu’elles soulèvent, le cheminement menant à leur résolution ou le caractère fondamentalement innovant de la création de Venkatesh, le non-initié goûtera au moins superficiellement la beauté de ce voyage guidé par le désir de découvrir les lois cachées qui régissent ces mondes aux objets étranges où la symétrie est le maître mot.
A la fin de l’exposé, le public attend le médaillé pour quelques questions ou pour une photo. Citoyen australien né à Delhi de parents Indiens, Akshay Venkatesh est le deuxième médaillé Fields d’origine indienne après Manjul Bhargava, lauréat il y a quatre ans. Un détail qui n’a bien sûr pas échappé aux nombreux participants indiens venus acclamer leur nouveau héros.